mercredi 10 septembre 2014

Salut, Nat



Rouyn. Le 8 mai 1992.
Mercredi, y fait beau dewors!

Salut Nathalie,

     Je voulais t'dire, tu m'as triché trois fois dans un an, si tu recommençais une autre fois, je sais pas ce que je ferais mais je sais que ça m'aiderait pas certain. Je suis sorti avec toé un an pis les cinq premiers mois, ça été super correct. Je t'aimais câlice... Au bout de sept, huit mois, je commencais déjà à penser  que j'arrêterais de boire, de fumer pis d'faire le fou.
     Sauf que c'était un rêve parce que ton amour était pas sincère... Je veux pis je veux pu. C'est ça qui se passe. J'ai le feeling que tu m'manipule. Être sûr que tu recommencerais pas, j'irais à cent mille à l'heure... Mais si j'y vas, c't'un risque. 
     C't'un risque qui peut me coûter cher. Je sais pas si tu com­prends. Moé, j'me comprends. J'pourrais faire un malheur comme par exemple, fucké la vie de quequ'un pis m'fucké la mienne, ma vie, après. En tous les cas, moé, j'pense que si je retourne à Montréal, je suis cocu. C'pour ça que je viens de décider que j'y retourne pas.

Salut




(Lettre écrite pour un ami, avec ses mots.)