UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
Phileas
Fogg Le
personnage
Yves-Patrick Beaulieu Hiver 1994
ESSAI
SUR LE PERSONNAGE DE PHILEAS FOGG
L'auteur, Jules
Vernes, a voulu que le héros de son roman
« Le tour du monde en quatre-vingts jours » soit un
Anglais. Pourquoi? Peut-être est-ce parce que son voisin insulaire le
fascinait... J'ai la nette impression qu'il a démesurément grossi son personnage,
cela afin de mieux nous faire apprécier les différents éléments de son
attraction.
Nous connaissons tous ce trait distinctif du britannique
ayant l'habitude d'une bonne tasse de thé fumante, cette attitude apparemment
froide qu'il a envers son prochain et à plus forte raison envers un étranger.
Je crois que l'écrivain, en mettant l'emphase sur le comportement singulier du
héros, était motivé par le souci de bien cacher le dénouement de son histoire.
Et qu'il y parvient justement sans trop de peine. Phileas Fogg, plus proche
d'une machine que d'un humain, surprend lorsqu'il avoue son amour à madame
Aouda, la jeune veuve indienne. Il aime? Oui. Vernes s'est évertué à
nous montrer un être se voulant insensible à toutes les circonstances, pour
ensuite nous révéler que son personnage était-on ne plus humain. De son
histoire, je retiens cette leçon: « ne te fie jamais aux apparences. »
Dans un tout
autre ordre d'idée, il étonne quand on pense à sa perfection lorsqu'il commet
l'erreur monumentale de ne pas prévoir que son voyage effectué vers l'est, vers
le soleil, raccourcira son périple d'une journée entière. Qui donc est Phileas
Fogg? Un personnage au physique agréable ( la réaction des femmes à la parution
de sa photographie dans les quotidiens anglais le prouve amplement ). Le
personnage est un homme sans parents ni amis. Nanti d'une fortune s'évaluant à
plusieurs milliers de livres, c'est un gentleman qui évolue dans les hautes
sphères de la société londonienne. S'il possède une demeure emménagée avec discrétion,
de façon sommaire, il aime s'entourer de beaux objets. L'exemple des accessoires
servant à ses repas reflète bien ce goût pour la beauté.
Peu
communicatif, il intrigue, d'où cette impression de mystère entourant sa
personne. Doué d'un sens logique très développé, il y a peu de place pour
l'étalage de sentiments.
Il semble avoir un regard éteint sur son environnement.
Cela est peut-être dû au fait qu'il a soit beaucoup voyagé ( la résultante
étant que plus rien dorénavant ne le surprend ), où simplement parce qu'il a lu
de nombreux ouvrages au fil de sa vie. L'isolement dans lequel il se plonge à
chaque étape de son voyage suggère de telles hypothèses.
Ses courtes apparitions en public sont justifiées en grande partie par le jeu. En effet, le jeu représente à ses yeux une lutte contre une difficulté et on peut croire que c'est ce qui l'attire hors de ses retranchements. Lorsqu'il accepte le pari d'effectuer un voyage autour du monde en quatre-vingt jours, il y a là un défi à la hauteur de ses capacités intellectuelles. Ainsi, il admire la taille de la difficulté et anticipe les obstacles à venir. D'autre part, l'air de supériorité que l'on semble dénoté tout au long de la lecture de son voyage est certainement dû au fait suivant: le citoyen britannique est légataire d'une histoire riche en conquêtes. L'Anglais, moulé par cette réalité, présente une attitude qui lui est propre. Enclin à considérer les situations d'un point d'un vue dominant, Phileas Fogg gardera toujours un sang-froid exemplaire devant l'imprévu et le danger. Aimant les difficultés, il se porte volontiers à leur rencontre, afin de mieux les surmonter.
D'une nature obstinée et menée par un besoin
d'exactitude poussé à l'extrême, allant parfois jusqu'à la démesure, il mettra
tout en oeuvre pour accéder à ses fins; c'est un peu pourquoi il est d'une
belle bravoure lorsque la conjoncture l'exige.
Prêt à tout, il n'hésite pas à utiliser de psychologie afin de rejoindre son but. Sa dernière aventure - la traversée vers Liverpool - démontre bien jusqu'où peut aller sa volonté. A ce moment, il déploie une bonne humeur communicative et dévoile subitement son expérience en tant que marin.
Oui, l'homme
est humain malgré toutes les apparences. Je n'ai eu aucun problème à
m'identifier au héros de Vernes: être un héros ne me répugne guère et
réaliser un tour du monde fantastique comme celui qu'il m'a fait vivre me
plairait beaucoup. Qui ne rêve pas d'accomplir un jour pareil exploit? Le
personnage de Vernes a su amplifier mon goût de la complication. Par
ses agissements, Fogg démontre
que tout obstacle peut être franchi si on en fait le souhait; que toute idée
est possible même si elle paraît saugrenue aux yeux d'autrui et enfin, que tout
cela peut se faire dans le respect des bonnes manières.
* * *
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
Vendredi ou la vie sauvage HYPERTEXTE LIT - 394 - 87 Littérature jeunesse
Hiver 1994 Yves-Patrick Beaulieu
Les
petites fourmis avaient bien travaillé. Il ne restait plus rien des longs poils
blancs et bruns, de la barbe et de la chair. Même l'intérieur de la tête avait
été parfaitement nettoyé. Cela avait été l'affaire de quelques jours; pourtant
on aurait crû à un ossement vieux de plus de vingt ans. Vraiment, les fourmis
étaient d'excellente ouvrières! Vendredi s'avança doucement, de manière à ne
pas dérangé les insectes. Apercevant un bâton sur le sol, il eut l'idée de
récupérer le crâne avec ce dernier, ainsi il n'aurait pas à redouter la morsure
des fourmis. Il tendit le bâton puis d'un geste habile, retira la tête d'Andoar
de la fourmilière. Le sourire aux lèvres, il rejoignit bientôt Robinson sur la
plage. « Robinson! Robinson, regarde ce que j'ai! » Il brandissait à bout de
bras le superbe crâne blanc surmonté de ses deux magnifiques cornes noires.
Robinson
s'était retourné vivement, surpris par la voix excitée de son compagnon. Il ne
reconnut pas tout de suite la tête d'Andoar, ayant remis le souvenir du combat
et la chute mortelle du bouc au fond de sa conscience. « Qu'est-ce que c'est
que ça? » demanda-t-il, choqué de voir Vendredi surgir avec une chose aussi
immonde entre ses mains. « Tu ne la reconnais pas? C'est la tête du roi des
boucs, la tête d'Andoar le magnifique! »
« Ah oui?
- Oui.
- On ne dirait pas: le crâne est si propre... »
Oubliant sa répugnance naturelle, il saisit le
trophé et se mit inconsciememt à le caresser. Le crâne étincellait sous les
chauds rayons du soleil. Vendredi ajouta: « Tu vas voir, il va chanter! »
Robinson faillit lâché la tête du bouc sur le sable.
La
surprise puis le doute s'étaient installés sur ses traits.
« Impossible! » s'écria-t-il, s'empressant de remettre le crâne à Vendredi. Mais celui-ci déjà, s'éloignait, apparemment en quête de quelque chose en guise de réponse.
Il revint auprès de Robinson quinze minutes plus tard, munis de plusieurs petites pièces de bois et d'un sac qui étrangement épousait la forme des boyaux d'une bête. L'estomac d'Andoar! Réprimant une envie irrésistible de questionner, il confia le crâne à Vendredi et observa son ami se mettre au travail. Il ne lui fallû pas longtemps pour comprendre ce dont il s'agissait: Vendredi fabriquait tout simplement une harpe, une harpe éoliène!
Dans sa jeunesse, dans la boutique du libraire de York, il lui était arrivé de parcourir les pages d'un livre immense traitant de tous les instruments de musique. Il avait été fasciné par les instrument à corde depuis sa tendre enfance et son attention alors, avait été retenue par plusieurs planches de dessins représentant des harpes. L'instrument que fabriquait Vendredi fonctionnait grâce au vent. Le vent soufflait sur ses cordes et une musique se produisait aussitôt.
C'était magique à entendre!
La harpe trouva place dans les branches d'un cyprès mort qui dressait sa maigre silhouette au milieu des rochers, en un endroit exposé à toute la rose des vents.
*
Ce
texte est un hypertexte dans ce sens où des modifications ont été apportées à
l'hypotexte, dans ce cas-ci Vendredi ou la vie sauvage de Michel
Tournier. Les pages 134 et 135 ont servi à l'élaboration du texte précédent.
Dans la première partie, une réflexion fut amenée, il s'agit d'une expansion:... Cela avait été l'affaire de... Puis, une analepse situe l'hypotexte sur un autre angle: Apercevant un bâton... La réminescence concernant le libraire de York est une transposition de type hétérodiégétique. Il y aussi augmentation dans l'apport d'une crainte chez le personnage (la morsure des fourmis).
Une transmodalisation intramodale s'effectue à la
fin du premier paragraphe car le rythme ralenti avec le dialogue des
personnages. Je tente ici de provoquer un phénomène de transvocalisation car je
me rends compte que Tournier a largement dévocaliser l'hypotexte de De Foe.
De plus, une transposition diégétique s'opère puisque l'histoire se transporte sur la plage. J'amplifie lorsque j'aborde l'aversion de Robinson envers les choses ou objets qui sont d'origines douteuses. Son amour pour la propreté se veut, dans mon texte, un phénomène d'augmentation. Par contre, j'ai voulu respecté les signes se référant à l'identité des personnages et ainsi, créé une transposition homodiégétique.
J'ai procédé à l'amputation de quelques courts
passages. L'émondage se fait dans l'explication de la fabrication de
l'intrument et j'ai pratiqué une excision en référence à l'aile de vautour.
* * *
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BYE BYE CHAPERON ROUGE LITTERATURE DE JEUNESSE LIT - 394 - 87
Yves-Patrick Beaulieu HIVER 1994
Bye bye Chaperon Rouge
Cette dissertation s'oriente vers la première hypothèse de travail. On tentera de répondre à deux questions concernant l'hypertexte de Julien. Y a-t-il équilibre au plan de l'oscillation des transpositions et l'adaptation est-elle clairement établie? A première vue, il semble que c'est « oui » pour l'ensemble...
L'écrivaine,
en plus de procéder à la méthode de la réduction, amplifie plusieurs scènes ayant un lien
direct avec l'hypotexte. Ainsi, l'intime complicité entre le petit
chaperon rouge et ses grands-mères, le conflit sévissant entre Louise et sa
mère pour ne citer que quelques exemples.
Relativement à l'hypotexte de Perreault qui,
selon Bettelheim, ne laisse pas de marge à l'imagination des enfants, le conte
de Viviane Julien se veut largement accessible à leurs facultés
intellectuelles. Il rejoint l'écolier contemporain et stimule son imaginaire à
l'aide de la magie - l'arbre -, les dons de prescience et de télépathie de
l'arrière grand-mère, la parole intelligente mais hypocrite du loup. L'adhésion
complète de l'enfant pour le récit s'opère avec l'idée merveilleuse que Fanny
n'a pas à s'user les fesses sur les bancs d'une école; la plupart des enfants
d'âge scolaire aimeraient bien, à ce stade de vie, faire de même. Le langage
ainsi que le ton du récit est de l'ordre du familier. A titre d'exemple, le
personnage principal porte le prénom de Fanny; actuellement, beaucoup d'enfants
ont des prénoms dont l'origine est anglophone.
La mère de Fanny reflète bien la femme d'aujourd'hui, occupant un emploi à temps plein et de surplus, vivant une situation monoparentale.
Il y a une oscillation entre les transpositions homodiégétique et hétérodiégétique. L'auteur a mimé le cadre de l'hypotexte. D'un autre côté, elle a modifié la situation sociale du petit chaperon rouge et puis l'histoire se déroule un moment donné dans une ville (cette dernière est une variante marquée si on la compare aux au-tres versions).
En
gardant la forêt dans son récit ainsi que l'action du loup dévorant grand-mères
et enfant, Julien maintient le cadre de l'hypotexte. Elle modernise
l'histoire puis sauve l'équilibre du conte en respectant le fil conducteur de
l'hypotexte. Une trans-modalisation intramodale s'effectue dans l'hypertexte de
Julien. C'est au niveau de l'évolution linéaire que cela se produit;
ici, on accorde plus de place au personnage central, le rythme est ralenti à
son profit. Notons les passages où la fillette et le loup se rencontrent près
de l'arbre magique, le contact qu'elle a avec Nicolas... D'autre part, la
transmotivation est évidente. Dans Bye bye Chaperon Rouge, Fanny vit intensément
l'absence d'un père. On pourrait croire que l'arbre magique est tout simplement
le miroir de sa conscience, les fleurs joueraient le rôle de montrer le sujet
de préoccupation de la fillette.
Celle-ci désire tellement un père que le mystérieux inconnu de la forêt, celui qui sans cesse la sauve (l'ornithologue), devient la réalisation de ses désirs les plus secrets.
Le récit de Julien, tout comme les précédents, se fixe dans l'actualité et relate un problème lié au vécu de l'enfance. Dans le cas qui nous intéresse, la problématique se situe au plan de la solitude d'une fillette subissant l'éclatement de la cellule familiale. La thématique est abordée de front et l'auteur indique des pistes de réflexion qui sont susceptibles d'amener l'enfant à mieux gérer sa compréhension du phénomène de l'abandon d'un proche parent.
En somme, l'adaptation de Bye bye chaperon
rouge est clairement établie et mérite sa place dans l'univers des
enfants...
* * *
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
LES BIJOUX DE LA CASTAFIORE LITTERATURE DE JEUNESSE LIT - 394 - 87
Par Yves-Patrick Beaulieu HIVER 1994
LES
BIJOUX DE LA CASTAFIORE
Comme toutes les aventures du célèbre reporter Tintin, l'histoire Les bijoux de la Castafiore, écrite pour la jeunesse, semble relater une aventure assez simpliste.
Mais après analyse, ce n'est pas le cas.
L'explication s'impose, trois pistes de réflexion seront donc communiquées:
l'une portera sur les éléments informatifs du récit; la deuxième s'étalera sur
la psychologie transparaissant à travers les dialogues de la Castafiore et
la dernière, sur les moyens de communication utilisés à l'intérieur de la
bande dessinée.
Au sein de chacune des aventures de Tintin, on retrouve toujours des éléments informatifs sur des sujets se révélant souvent inconnus aux yeux d'un jeune lecteur. Par exemple, dans le récit qui nous intéresse, le lecteur apprend des termes relatifs au domaine de la télévision. Hergé expliquera avec force détails le fonctionnement d'une émission de télévision en différé. Quatre pages entières du livre seront réservées à cet effet...
Dans cet épisode, tout se déroule à Moulinsart, lieu de résidence du capitaine Haddock. Pourquoi?
Plusieurs des aventures de Tintin se développent
hors de la France. Peut-être ceci explique-t-il l'intérêt de la jeunesse pour
ce type de bande dessinée: les voyages. Ces derniers forment l'esprit, dit-on. Hergé,
en plus de fournir à l'imagination des images nouvelles (de pays lointains,
de coutumes et de moeurs autres, etc. ) pleines d'éléments informatifs, ajoute
des intrigues intelligentes assorties de gags divers ( jeux de mots, chutes,
etc. ), la résultante étant cet énorme succès qu'il connaît encore auprès des
jeunes. Somme toute, pour revenir à la question posée plus haut, l'auteur
désirait probablement fixé le récit en un lieu unique, restreint, parce qu'il
voulait s'attarder à un personnage en particulier.
Ainsi, à partir de l'arrivée des Romanichels sur la propriété du capitaine jusqu'à la fuite du photographe du magazine Tempo Di Roma, tout est axé sur le dévoilement de la personnalité de la Castafiore. Différentes facettes de son tempérament sont révélées: cette crainte folle qu'entretient la cantatrice de perdre ses bijoux ( matérialisme ) et le fait qu'elle ne veut absolument pas voir les médias, alors qu'en vérité cette attitude cache un ardent désir d'être reconnue ( l'égocentrisme ), attestent d'un caractère commun. L'auteur augmente, page après page, l'impact négatif du vol des bijoux en indiquant l'importance de ces derniers pour son personnage. Le poids émotif qui accompagne ces pierres, gagne au fur et à mesure du déroulement des dialogues. Et c'est ainsi que lentement mais sûrement, l'auteur fait grimper la tension dramatique jusqu'à la scène du vol. C'est aussi à ce moment que la véritable intrigue débutera, se nouera et se dénouera. Les fameux bijoux ne disparaîtront réellement qu'à la page 43 du livre. Pas avant...
A titre d'information, on notera que l'auteur du vol de l'émeraude: une pie, même si on ne l'apprend que dans les dernières pages, apparaît dès la première vignette de la bande dessinée.
Passons
maintenant à la dernière partie de ce travail. Les moyens de communication
employés dans la bande dessinée sont peu nombreux. Afin de souligner la
souffrance, le dessinateur utilise surtout des étoiles de différentes couleurs.
La colère sera exprimée par des éclairs.
Les animaux parlent; en ce qui concerne le
perroquet, ce fait est un peu plus concevable. Une portée musicale servira à
annoncer le chant de la Castafiore ainsi que l'occupation du pianiste Wagner.
Afin de présenter l'humeur intérieure des personnages, des bulles indépendantes
seront employées régulièrement. Pour marquer la surprise, points
d'interrogations et d'exclamations entourées d'étoiles seront dessinés tandis
que la colère elle, sera démontrée par une tête de mort, un revolver, un
éclair, un couteau, une bouteille de poison et même un oiseau déplumé ( p.10.,
troisième bande.). Lorsqu'il s'agira de montrer un monologue en provenance
d'une source extérieure et quand il s'agira de donner des indications de
temps, des encarts jaunes seront placés. Les cris sont signifiés par des bulles
éclatées et les bruits, en général, se démarquent des bulles de dialogues. La
lettre, le télégramme, le magazine, le téléphone et la télévision constituent
d'autres moyens de communication.
* * *
UNIVERSITE
DU QUEBEC A RIMOUSKI
Cassiopée et François Gougeon Essai LITTERATURE DE JEUNESSE LIT - 394 - 87 HIVER 1994 Yves Patrick Beaulie
Ça faisait deux jours que la pluie tombait sur Sainte-Angèle quand je me suis enfin décidé à sortir de la maison. C'est simple, il n'y avait rien à la télévision depuis le matin et quand j'ai refermé la porte sur moi, le reste de la famille était à se riveté les yeux au jeu de Monopoly. Un beau samedi, en somme. Le genre de samedi qu'on appréhende lorsque les choses ne vont plus dans la vie amoureuse. Anik et moi, on ne se voit plus que pour les formalités. On prépare notre séparation, comme elle dit.
Tout a commencé quand on je lui ai
avoué que j'en pinçais pour une fille de l'équipe d'improvisation, dimanche
dernier. La fille en question est arrivée depuis peu, dans le village. Je
l'aime bien. Moi, ce qui m'a tout de suite attiré en elle, c'est son sens de la
répartie. Elle est capable de vous plaquer une réplique le temps de cligner de
l'oeil; une vraie panthère blonde dans l'arène de l'impro.
Anik avait le visage légèrement teinté de rouge et la voix très calme, le jour où elle m'a fait sa grande déclaration de l'année. Elle m'a regardé dans le blanc des yeux et puis, le plus innocemment du monde, avec des yeux d'épagneul, elle m'a annoncé qu'elle était sorti quelques fois avec Luc, ces derniers temps. Mon meilleur ami, Luc Robert! Le gars qui m'a appris l'art de me fermer la gueule sur une moto!
Sur le champ, j'ai été tellement
surpris que je suis demeuré la bouche ouverte comme deux portes de granges au
vent.
On s'est regardé, j'ai repris mes esprits, on s'est serré la main amicalement puis on s'est quitté devant le cinéma. Ainsi était survenu la fin d'un premier grand amour qui avait duré six mois, neuf jours et un avant-midi complet. Je ne me plains pas, ça va bien quand même. Bref, me voilà en train de faire des ploufs dans l'eau, la tête baissée presque à toucher du front le ciment du trottoir, quand j'entends une voix derrière moi: « François! »
Oui, j'ai perdu mon surnom; on ne m'appelle plus Woody maintenant. C'est fou ce que l'improvisation peut faire d'effet sur les gens: relation de cause à effet, sûrement. Je me suis arrêté dans mes pas, un pied dans une flaque, l'autre à côté. J'ai levé la tête et là, devant moi, en chair et en imperméable, Cassiopée, la fille qui sait que j'en pince pour elle mais qui, depuis toujours, évite de me le montrer. Probablement, à cause de la protubérance qui accompagne mon visage partout où je vais.
Cette fois-ci, par contre, elle semble avoir oublié mon nez. Je sors mon sourire commercial et d'un ton qui en dit long sur mon expérience chevronnée de comédien:
- Ouu... ouais. Une belle journée pour se rencontrer, s'pas?
Ma personnification d'Humphrey
Bogart semble l'avoir ébranlée. Je poursuis sur ma lancée:
- On danse?
*
S'il y en avait un que je ne
désirais surtout pas voir, c'est bien François Gougeon. J'ai cette nette
impression qu'il ne me hait pas du tout, celui-là. C'est vrai qu'il s'en tire
bien contre les autres équipes de la ligue; et à dire toute la vérité, nous
deux réuni dans un match, c'est généralement pas long à venir, une victoire.
Mais aujourd'hui, vraiment, ça ne me tente pas de converser, ne serait-ce
qu'une minute, dans le style " intello ". Il n'y avait que Marek pour bien parler... Et
il savait vous regarder, lui. Enfin, faut remarquer qu'il y a des journées
comme ça, où il faut savoir prendre les choses comme elles viennent; en tous
les cas, c'est ce qu'aurait affirmé Andrzej. Mais là, à cet instant, et en
pleine pluie en plus! A bien y regarder, c'est Fred Astaire tout craché, mais
le nez en moins.
« Hé? Cass! Je te demande une danse. Tu ne veux pas dansé? »
Il y en a qui ont le don de plaire! je n'ai qu'à dire son prénom pour qu'il se donne la permission de faire son numéro du Don Juan accompli. Pauvre lui!
« Sois
sérieux une seconde, François, tu veux? Faut que je te parle.
- Si c'est ce que vous voulez, ma Dame. Si c'est ce que votre coeur désire...
Je me demande quand il va sortir son pied de l'eau et qu'est-ce que je pourrais bien lui dire d'intelligent.
« Il faut
que je te dise, au sujet du match qui s'en vient, c'est...
- Ce soir, je le sais. Tu m'apprends rien, Cass! »
Tout compte fait, je me sentirais mieux devant Marek. Au moins, lui, il avait la politesse d'écouter. Est-ce que ma fleur séchée est toujours dans mon sac? Je vérifierai tout à l'heure.
- C'est pas possible... je ne pourrai pas y être ce soir. Tu peux faire le message aux autres?
« Elle parle de la joute de ce soir! » me suis-je dit, intérieurement. Elle me regarde comme si subitement, j'étais devenu son sauveur. Mais est-ce qu'elle m'aime vraiment? Ah, si tu savais ce que je ressens à ton égard, femme de mes rêves.
Ce léger pincement de lèvres, elle
baisse les yeux... Serait-ce qu'elle n'éprouve pas les mêmes sentiments que
moi? Si c'est ça, c'est pas une première, c'est certain! Envoie, raisin, sois
courageux. T'es plus timide: demande-lui donc!
- Es-tu malade? »
* * *
UNIVERSITE
DU QUEBEC A RIMOUSKI
L'ETRANGER de Albert Camus CRITIQUE
Par Yves-Patrick Beaulieu FRN-140-87 Stylistique appliquée
Le 22 septembre 1993
L'Etranger
Albert
Camus n'est plus de notre temps... Dommage car il aurait été intéressant pour
l'auteur de ce texte, de rencontrer l'homme derrière la plume. A la lecture de
son roman l'Etranger[1],
deux pensées viennent à l'esprit: l'une concerne l'indifférence et la seconde,
l'admiration.
S'il avait voulu choisir un titre plus approprié encore que celui auquel il s'était alors résolu, monsieur Camus aurait pu titrer son livre: L'Indifférent. En effet, le personnage principal, Meursault, est un être dont l'insensibilité conduit à une telle conclusion. La mort de sa mère puis l'enterrement, le meurtre de l'Arabe et même sa propre condamnation au cours des derniers chapitres, le laissent imperturbable. On croirait qu'il s'agit d'un automate qui a le pouvoir d'analyser tout ce qu'il voit mais qui, incapable de réagir avec émotivité, ne s'occupe que de constater les faits l'entourant. Il ne serait qu'une machine n'ayant pas été programmée (parce que c'est impossible) pour accomplir pareil exploit.
C'est
un être dépourvu de sentiments pour qui la vie n'est qu'un passage vide, dénué
de sens. Il n'a pas cette capacité de dire qu'ont la plupart des humains lorsqu'ils
font face à des événements pénibles et difficiles à surmonter. Il ne possède
que son détachement morbide. Et cela choque. Si bien que l'on fini par détester
le personnage. Etait-ce là l'intention de l'auteur?
Si tel est le cas, sa réussite est complète!
La
seconde pensée vient de ce que la lecture de chacune des pages de son roman
s'est avérée pleinement satisfaisante. Pénétré d'admiration, découvrant les
scènes une à une, le lecteur ne peut un seul instant, contempler l'idée de
rivaliser avec une telle écriture. La facilité de l'écrivain donne vraiment à
penser pour qui désire se livrer au travail de la rédaction. Ecrire d'une
manière aussi succincte, d'une façon si adroite, soulève des questions chez
celui qui voudrait éventuelllement aborder le style romanesque. Tout simplement
parce que, derrière ces mots, se cache une véritable maîtrise de la langue
française. Et puis, faire face à un génie n'est pas facile... On se dandine sur
le bout des fesses, mal à l'aise sous sa vision. On voudrait en même temps, ne
pas avoir à regarder les lignes défilant sous nos yeux car elles menacent,
ébranlent les convictions intimes. Comment écrire lorsque les grands maîtres
nous font réaliser notre petitesse, à la seule force de leurs mots? Le doute
s'installe peu à peu et la résolution d'apposer des mots sur une feuille
blanche devient vite incertaine!
Pourtant, devant l'oeuvre, on réalise aussi qu'il nous sera possible un jour, d'esquisser un début de splendeur. Car, c'est à force de persévérance, d'études que l'on peut arriver à dompter ce qui nous fait peur, c'est à dire dans ce cas précis, l'écriture littéraire. Bien sûr, il y a l'intuition, l'importance des messages à communiquer, mais il y a surtout la lecture des grands classiques tel l'Etranger pour nous aider à concevoir ce rêve...
* * *
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
L'EXILE DESCRIPTION FRN-140-87 Stylistique appliquée
Par Yves-Patrick Beaulieu
Le 10 novembre 1993
L'EXILE
Au pied des collines Kékéko, à moins d'une dizaine de kilomètres à l'ouest de Rouyn-Noranda, le lac Beauchastel, paisible, se recou-vrait de brume. C'est au sein de cette nature à moitié sauvage que Bertrand Langelier, quelques années plus tôt, avait choisi d'ériger sa demeure et d'y vivre tranquillement sa retraite. Il était assis sur les marches de son chalet et regardait l'étendue liquide d'un oeil distrait. Habillé d'une chemise à carreaux rouges et noirs ainsi que d'un pantalon de toile brune, il ressemblait aux bûcherons du temps de la colonisation; seuls manquaient les souliers de boeuf. C'était un beau vieillard, son visage au menton carré don-nait l'impression d'un passé dépouillé de problèmes. Il avait un front haut et dégagé qui reposait sur des sourcils épais et brous-sailleux. Sous ces derniers, des yeux vifs et noirs fixaient à présent un rouge-gorge s'évertuant à arracher un ver venu trop près de la surface terrestre. L'homme extirpa de la poche de sa chemise une pipe taillée dans le merisier, il la caressa longuement du regard puis se décida enfin à poser la flamme de son Zippo au-dessus du fourneau. Des bouffées de fumée se propagèrent bientôt dans l'air frais du matin pour s'élever lentement vers les cieux bleutés. Bertrand Langelier était heureux d'être dans cette forêt; conscient d'être gâté par la vie, il appréciait ses derniers jours à leur juste valeur. Mais le passé n'avait pas toujours été aussi doux pour lui. Jadis, dans sa jeunesse, il avait eu à faire face à la guerre. En 1945, il s'était retrouvé de l'autre côté de l'océan et, sur une plage de galets en Normandie, il avait vu ses compagnons d'armes se faire déchiqueter par les balles ennemies. Loin d'être préparé à un tel carnage, il avait survécu de justesse aux plages de Dieppe. Il avait été impuissant devant cette réalité. Toujours, il se souviendrait de la violence meurtrière, de cette cruauté dont seul l'homme peut être capable, et de la fragilité de l'existence...
Après la guerre, dans le petit village de St-Romuald, près de la grande ville de Québec, il avait trouvé le bonheur auprès de Jean-ne. Il l'avait rencontré peu avant le transfert de son régiment en Angleterre. Elle l'avait attendue. Un mariage simple avait eu lieu et un enfant peu après, était né. Peu à peu, ils avaient tous deux enfouis les restes de cette guerre au fond de leurs consciences. Il avait enfin repris goût à la vie. Puis, un jour, un drame était ve-nu modifié le cours de son existence: la maladie frappa Jeanne et elle fut emportée aux cieux. « Jeanne, ma douce amie, pourquoi m'a tu quitter? » avait-il longtemps pensé à la suite du décès de sa femme. Mais la présence de David l'avait poussé à continuer sa lut-te pour la vie. Avec le temps, il avait fini par repousser la dou-leur de sa perte au fond de sa mémoire. David, le petit gars de huit ans, était parvenu à lui insuffler le désir de se relever. Peu après, ils avaient quitté la ville de St-Romuald et s'étaient exi-lés dans cette région éloignée des grands centres urbains.
D'un geste machinal, il écarta une mèche de
cheveux grisonnants puis se leva. Il avisa le quai où l'attendait son canöe,
s'y rendit et vérifia, scrupuleux, son attirail de pêche. Il s'aperçut qu'il
avait oublié d'apporter les appâts. Ces pertes de mémoire occasionnelles
l'énervaient au plus haut point. Aussi, est-ce avec une pa-tience mesurée qu'il
se releva et remonta le sentier sablonneux menant au chalet. A mi-chemin, il
dut s'appuyer contre un cèdre pour reprendre son souffle. Peu à peu, sa
respiration redevint normale. Il se souvint d'une époque où il pouvait encore
gravir ce sentier en trois ou quatre enjambées sans pour cela ralentir et de
ces jours où aisément, il avait pu nager jusqu'à la pointe d'en face. Il était
jeune et fougueux alors, plein d'une énergie qui ne demandait qu'à se voir
dépenser... A présent, il devait s'arrêter à tout bout de champ. Surtout pas
question de plonger tête première au bout du quai! Cela lui manquait, mais il
s'était avec les an-nées, résigné. Enfin reposé, il franchit les derniers
mètres le séparant de son but. Il pénétra dans la maison de bois rond tout en
prenant au passage son chapeau de paille resté accroché au mur de la véran-da,
non loin de la porte. Quelques instants plus tard, il ressortait les bras
chargés d'un havresac rempli à ras bord de vic-tuailles. Le sourire aux
lèvres, il revint au canöe, s'y installa puis l'éloigna du quai d'un bras
vigoureux. L'embarcation glissa sur la surface miroitante du lac désormais
exempt de brume. Un huard déchira l'air de sa plainte solitaire puis la nature
redevint silencieuse. Le vieil homme fit entrer délicatement sa pagaie dans le
reflet du ciel afin de garder la magie de ce matin d'automne. Le canoë propulsé
momentanément, releva la tête et retomba doucement sur les eaux souveraines.
Un second coup de pagaie, cette fois un peu plus puissant, le fit bifurquer
sur la gauche, en direction de l'île aux Esturgeons. Un banc de doré reposait
de temps à autre dans ses parages. S'il lui arrivait parfois de ne pas trouver
le poisson à cet endroit, il le trouvait alors à l'arrière de l'île, dans la
Baie des prospecteurs, là où l'eau était plus chaude parce que moins profonde.
L'automne se prêtait bien à ce genre d'expédition car le poisson profitait des derniers instants de chaleur pour se réchauffer, le ventre tourné vers le soleil...ventre tourné vers le soleil...
* * *
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
Travail de rédaction Consigne 1 FRN - 110 - 87 Difficultés de la langue française I
Automne 1993 Yves-Patrick Beaulieu
La porte était ouverte...
La porte était ouverte. Par l'embrasure, on pouvait voir la mer... calme en ce matin d'octobre. Hier, déchaînée, elle avait rompue avec la placidité du ciel. Sans reproches, la coupole céleste avait continué à la narguer de sa tranquillité apparente. Aujourd'hui, comme essoufflée, l'étendue d'eau se reposait. Elle était belle la mer, avec ses goélands argentés voltigeant au-dessus de sa limpidité, avec ses cormorans piquetant sans cesse son miroir liquide, accompagnés d'une multitude de petites barques noires tâchetant sa surface en quête de trésors sous-marins.
Les barges semblaient flotter, elles étaient éparpillées le long du littoral dans un étalement similaire aux pointes acérées d'une toile d'araignée. Ainsi disséminées, elles semblaient représenté un gigantesque piège. Les oiseaux dans cet ensemble, devenaient des insectes qui essayaient par tous les moyens de se libérer de son emprise. Mais la ressemblance cessait dès qu'on s'attardait aux pêcheurs dont les barques se trouvaient plus près de la côte; ceux-ci, à la lumière d'un soleil automnal, s'occupaient à retirer de la mer des cages de bois, nullement soucieux des volatiles piaillant à tout va autour d'eux. Ils vaquaient, consciencieux, aux tâches accomplies jadis par les ancêtres. Pas uns n'était à ne rien faire: tous bougeaient. On aurait voulu être avec eux et comme eux, avoir le sourire aux lèvres, à pêcher le homard, à vider les entrailles de chacune des cages.
Pourtant, pour ce faire, il aurait fallu posséder cette dextérité légendaire qui faisait que chez ces hommes la pêche était agréable, qu'il fasse beau ou mauvais, en toute saison. Devant cette réflexion, on devenait moins volontaire et plus enclin à demeurer sur place. Car la réalité toute autre nous dictait la voie à suivre... Elle enjoignait à rester sagement au seuil de cette porte entrouverte et elle nous incitait doucement à oublier l'inexpérience rongeant nos sens. C'est ainsi qu'une autre vision apparaissait dans notre esprit. A l'idée de ces visages resplendissant de bonheur, une image pittoresque se profilait, donnant aux pêcheurs une seconde envergure. Du haut de l'Histoire, ceux-ci se dressaient fiers et souriants, comblés par la richesse de la mer.
Naguère,
ils avaient eu faim, ils n'avaient pas su la bonté de l'océan. Puis, ils
avaient appris à connaître ses secrets. Ils avaient pu vivre paisiblement, à
l'abri de la souffrance. Mais à leur tour, ils s'étaient faits exploiter;
pendant des années, des marchands étrangers leur avait rendu la vie difficile.
Un jour, ils en avaient eu assez, ils s'étaient regroupés afin de s'arracher
au joug injurieux des maîtres puis enfin, avaient recouvrer le sourire. Le
Gaspésien d'aujourd'hui ne blâmait pas l'étranger puisque ce dernier, par son
exploitation d'antan, lui avait montré l'importance de la solidarité en période
de crise. Une méfiance par contre, subsistait à l'endroit de celui qui n'était
pas du pays...
C'était naturel, après tout ce qu'il avait eu à subir par le passé, que de montrer pareil sentiment! Il suffisait d'avoir un peu vécu auprès de ces gens pour le reconnaître.
Un regard sur la mer avait suffi pour ressasser
ces pensées. Un simple coup d'oeil sur le travail de quelques hommes et un
après-midi s'en était allé, rien qu'à se tenir contre le chambranle de la
porte...
* * *
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
Travail sur la bibliographie FRN - 150 - 87 RECHERCHE ET DOCUMENTATION
Yves-Patrick Beaulieu HIVER 1994
L'ENVIRONNEMENT DE L'HABITANT GASPESIEN DANS LA BAIE DES CHALEURS.
Que pense le Gaspésien de ces activités? La
recherche sur cette dernière question étant en cours sur le terrain, d'autres
questions s'imposent: quelles sont les croyances gaspésiennes?
Existe-t-il, dans la Baie des Chaleurs, un parler différent des autres
régions québécoises? Quels sont les mets préférés de la région? La Gaspésie
possède-t-elle oui ou non, un répertoire de chants folkloriques et y a-t-il des
chants ayant trait à la mer?
Cette recherche bibliographique devait répondre à la plupart de ces interrogations.
Sur la préoccupation de l'auteur pour la question des autochtones, une
recherche sera conduite sur la place qu'occupe ces derniers au sein de la
société blanche. La spiritualité micmaque sera un sujet éventuel d'exploration.
En avant-goût, une oeuvre cinématographique a été retenue à cet effet...[1]
Arsenault, Bona. "Le rude mÚtier de la pÛche", RHG, 11, 1 (janv.-mars 1973): 8-21, Ill.
Arsenault, Bona. Souvenirs et confidences. Coll. "Vies et mÚmoires". MontrÚal, LemÚac, 1983. 288 p. Ill.
Bachand, Charles-Alain. Connaissances
environnementales de la municipalitÚ rÚgionale de comtÚ de Bonaventure.
Rimouski, ministÞre de l'Environnement, 1983. 9 p. Carte
BÚlanger, Jules, Marc Desjardins et Yves Frenette. Histoire de la GaspÚsie. Coll. "Les rÚgions du QuÚbec". MontrÚal, BorÚal Express/ Institut quÚbÚcois de recherche sur la culture, 1981. 797 p. Ill., cartes.
Bertrand, A.-A. "Le bateau fant¶me de la Baie des Chaleurs", BRH, 42, 4 (avril 1936): 225-228.
Bourque, Huberte et Rosaire Corbin. Bienfaits des plantes sauvages: patrimoine de la Baie des Chaleurs. QuÚbec, ministÞre de l'Energie et des Ressources, Service de l'Education en conservation, 1981. 46 p. Ill., glossaire.
Brown, R.G.B. Et al. Atlas des oiseaux de mer de l'est du Canada. Ottawa, ministÞre de l'Environnement, Service canadien de la faune, 1975. 220 p. Cartes.
CollÞge de la GaspÚsie. Dossier sur la langue en GaspÚsie, vocabulaire: compilation de mots et d'expressions gaspÚsiennes. GaspÚ, le CollÞge, Service de l'Úducation des adultes, 1983. 200 p.
Corbeil, Michel.
"Toute l'industrie de la pÛche est en trÞs sÚrieuse difficultÚ", Le
Soleil, 1er dÚc 1989., p. B1.
Corbeil, Michel. "1989 aura ÚtÚ particuliÞrement mauvaise pour l'industrie quÚbÚcoise de la pÛche", Le Soleil, 27 dÚc. 1989., p. B3.
DeschÛnes, Donald. "Chants de mer gaspÚsiens", GaspÚsie, 23, 2 (avril-juin 1985): 42-47.
Fallu, Patrick.
"Carleton, un barachois Ó dÚcouvrir", GaspÚsie, 20, 3
(juill.-sept. 1982.): 35-36.
GagnÚ, mme Charles. Quand les bateaux reviennent: recettes typiques de la GaspÚsie et des Iles-de-la-Madeleine, de la barque du pÛcheur Ó la table du consommateur. Coll. "Recettes typiques". MontrÚal, LemÚac, 1973. 258 p. Carte.
Gallagher, Rodrigue et Liliane Arsenault. Les riviÞres de la Baie des Chaleurs. Rimouski, CÚgep de Rimouski, 1981. 84 p. Ill., cartes.
GuitÚ, GÚrard. Le milieu gaspÚsien. ThÞse (licence), UniversitÚ Laval, 1940. 104 p.
Jolicoeur, Catherine. Le vaisseau-fant¶me: lÚgende Útiologique. ThÞse de doctorat (langue et littÚrature franþaise), UniversitÚ Laval, 1963. 502 p.
Landry, HÚlÞne, Sophie Lemieux et Louis Gosselin. Les pÛcheurs c¶tiers de la pÚninsule gaspÚsienne: histoire et particularitÚs. UniversitÚ du QuÚbec Ó Rimouski. Groupe d'Útude des ressources maritimes, 1984. 21 p.
Lavoie, Jean. Reconstitution matÚrielle d'un Útablissement de pÛche commerciale en GaspÚsie au dÚbut du XXe siÞcle. ThÞse de ma¯trise (arts et traditions populaires), UniversitÚ Laval, 1985.
Leblanc-Babin, Candide et Guylaine Dion-Bourdages. Souvenirs d'autrefois: "C'Útait le bon temps". Caplan, les Auteurs, 1984. 296 p. Ill.
LÚveillÚ, Marcel. "Les parcelles boisÚes dans la Baie des Chaleurs", ForÛt conservation, 25, 2 (fÚvr. 1959): 14-15.
Logimer inc. Etude du littoral de la MRC de Bonaventure. QuÚbec, Logimer inc., 1984. 33 p. Ill., cartes, annexe.
Mauger, Louise. "La Marie-Clarisse Ó Carleton", GaspÚsie, 19, 2 (print. 1981): 16-23. Ill.
Roy, Jean-Louis. "L'hÚritage maritime gaspÚsien: une richesse Ó prÚserver", GaspÚsie, 22, 1 (janv.-mars 1984): 42-50. Ill.
Saunders, Roy. The Escuminac disaster. London, Oldbourne, 1960. 120 p. Ill.
"SpÚcial PÛche: avant qu'il ne soit trop tard...", QuÚbec Science, 20, 3 (nov. 1981): 23-49. Ill.
TrÚpanier, LÚon. "Le scandale de la Baie des Chaleurs", On veut savoir. Tome 1 (MontrÚal, La Patrie, 1960): 41-42.
TrÚpanier, LÚon. "Les bateaux en feu de la Baie des Chaleurs", On veut savoir. Tome 1 (MontrÚal, La Patrie, 1960): 177
Zacharchuk, Walter et Peter J.A. Waddell. Le recouvrement du Machault, une frÚgate franþaise du XVIIIe siÞcle. "Etudes en archÚologie, architecture et histoire". Ottawa, Parc Canada, Direction des lieux et des parcs historiques nationaux, 1984. 74 p. Ill., cartes.
Megmuwesug: l'esprit enchanteur (Megmuwesug: The bewitched spirit).
RÚalisation: Daniel
Bertolino. Production: Via le monde Canada. 1981. Couleur. 24 mn. Son. Aussi en version anglaise.
Une installation Ó disposer... Saint-Yvon, GaspÚsie 1983.
RÚalisation: Franþois
Brault. Production: Jean Dansereau, 1983. Couleur. 53 mn. Son.
UNIVERSITE DU QUEBEC A RIMOUSKI
AUTOPORTRAIT LIT - 302 - 87 telier d'écriture en poésie
Hiver 1994 Yves-Patrick Beaulieu
Vivre
Partir là-bas
Revenir
enfin à la vie
Patrie
d'hiver
Dans
un bel endroit
Sans
fard ni truquage
J'y
vais
N'y
va pas
Oublie
l'Irlande
Et
ses pâtres
Pense
à l'ivoire
Aux
perce-neige
Ivresse
Vive mes pas
Triche
l'oisiveté
Rejoins
Eve
* * *
UNIVERSITÉ DU QUÉBEC À RIMOUSKI
ANALYSE DU VOYAGEUR DISTRAIT Travail présenté à madame Frances Fortier dans le cadre du cours DISCOURS ET FORMES ROMANESQUES LIT - 201 - 89 par Yves-Patrick Beaulieu Automne 1994
Gilles
Archambeault: Le voyageur distrait
Dans ce travail, l'optique était de décrire chacune des fonctions du narrateur. Un exemple devait être soumis.
Partie I.
La
fonction narrative:
p. 43., ligne 22
... Le Nicky's Bar. Jack venait souvent à la fin
de sa vie dans ce petit local sombre qui appartenait à son beau-frère, Nick
Sampas. Histoire de boire à l'oeil probablement. Julien regrettait d'avoir raté
Stella Sampas. Il lui écrirait en Floride. Peut-être accepterait-elle de
répondre à quelques questions au sujet de cet étrange mari? À l'entendre...
La fonction de régie:
p.17., ligne 6
... Je parlerai de Mélanie, d'une autre femme
avec qui j'ai vécu, de mon amour du jazz et de lieux visités dans les pas de
Jack Kerouac. J'évoquerai des êtres mi-inventés mi-observés...
La fonction testimoniale:
p.55., ligne 8.
... Parfois, un automobiliste salue au passage le
prêtre qui s'empresse de lever son bras en signe de reconnaissance. Un autre
aspect de Lowell qui apparaît, celui d'une petite société catholique bien
docile...
La fonction de communication:
p.85., ligne 5
... L'homme n'est plus qu'un habitacle de
souffrance, vous le savez...
La fonction idéologique:
p.72., ligne 6
... mais je ne peux plus me permettre de
perdre du temps. Dans deux ans j'aurai cinquante ans. La fugacité, seule
loi...
La fonction performative:
p. 106-107., dernière ligne
... L'admiration que j'ai pour elle, la
reconnaissance que je lui témoigne dès que je me détourne de mon obsession
intérieure. Oui, Mélanie aurait pu continuer son chemin, mais elle a saisi dans
mon désarroi d'alors une raison d'espérer...
Bibliographie
ARCHAMBEAULT, Gilles, Le voyageur distrait, Montréal (Qc), Les Editions de l'Hexagone, 1988, 144 pages.
Partie II.
1. Sur la foi de quel(s) indice(s) pourrait-on conclure à la présence d'un récit métadiégétique?
Le premier chapitre constitue le récit intradiégétique et le narrateur est alors extradiégétique. Lorsqu'on aborde le second chapitre, l'indice permettant un énoncé de récit métadiégétique est le suivant: le narrateur devient intradiégétique puisqu'il se présente sous un personnage appelé Michel. À partir de ce moment, le narrateur second raconte la vie de ce personnage; il s'agira donc d'un récit métadiégétique.
2. Le temps de la narration est-il stable tout au long du texte?
Non. Il y a une narration antérieure au premier chapitre. Mais, la plupart du temps narratif s'inscrit dans le temps de la narration simultanée.
* * *
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