jeudi 11 juillet 2013

CKRN...

Nous nous sommes plutôt dirigé vers Noranda-Nord; à la limite nord de l'agglomération se trouve un boisé et dans cet amas d'arbres un petit édifice collé contre une tour de communication, celle de la station de télévision Radio-Nord, CKRN. 
C'était là l'objectif du jour : Se rendre à l'emplacement même de cet édifice, s'asseoir et visualisées des centaines de pellicules cinématographiques, disséminées sur tout le pourtour de la bâtisse et de la tour. Pour une fois, Claude ne s'est pas opposé à mon projet. Peut-être espérait-il se rincer l’œil d'images obscènes, peut-être pas. J'essaierais de découvrir sa motivation réelle plus tard. Pour l'instant, la tour se profilait au-dessus des arbres.

Je pointe deux doigts vers mes yeux puis vers les siens, indiquant mon désir qu'il bifurque un peu vers la droite tandis que je prend sur la gauche. Il comprend tout de suite. On ne se présentera pas à découvert sur le site mais bien sous le couvert du boisé, prudence oblige. Il ne fallait surtout pas qu'on nous voie fouiller dans les souvenirs de l'Abitibi, ni du Témiscamingue. Quel secret se cachait donc dans ce méandre cinématooooographique? Quel méfait, quel meurtre avait-on commis? À quelle époque& Avant ou après notre Révolution tranquille? Un jour, je suis tombé sur une photographie ancienne, emprisonnée sur un pellicule plastique, qui montrait un homme étendu sur le dos, dans la neige, sur le lac Osisko, entouré de  billets éparpillés autour de sa personne.
On m'a dit que l'assassinat de cet homme s'était produit à une époque obscure de Rouyn, au moment où le campement qui entourait la mine de cuivre faisait place à une ville en pleine explosion démographique, une ville "Boum-Town", qui avait poussé comme un champignon, du jour au lendemain. Aventuriers et prospecteurs se disputaient la boisson dans des tripots enfumés, les filles de joie se donnaient joyeusement dans ce brouhaha de voix d'hommes. Le soir se présentait et une toute autre vie s'écoulait nuit après nuit, là dans cet amalgame de bâtisses entourées d'une forêt encore sauvage.


 Rue Royal. Malartic, Québec. Canada. 1952
 À force de prospecter le sol, on en était venu à la conclusion que toutes ces découvertes aurifères se situaient le long d'une faille que l'on nommerait faille de Cadillac, une faille qui s'étend presque au bout du Bouclier canadien. D'où l'émergence rapide de nouvelles villes, surnommées les villes "Boum-Town". La ruée vers l'or ne se trouvait pas qu'au Yukon, elle se vérifiait aussi en Abitibi, dans le nord-ouest de la province du Québec.
6 de ...

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